“Qui bene diagnoscit bene curat “
La Feuille du Medge : de chacun à tous. À partir d’hier aujourd’hui fera demain.
10/5/2021
Partons de ce que l’on connait. Il est classique, en médecine, de décrire trois types de douleurs :
Douleur par excès de nociception : Elle fait suite à une lésion locale (processus inflammatoire de cicatrisation). La clinique est simple (rubor, dolor, tumor, calor) confirmée par des examens paracliniques toujours plus performants.
Douleur neuropathique ou projetée par lésion des voies afférentes. C’est un diagnostic d’interrogatoire plus délicat auquel les médecins sont entraînes.
Douleur référée ou rapportée « sine materia ». On parle de nos jours de syndrome douloureux régional complexe et de causalgies : une nouvelle façon de dire que l’on n’y comprend pas grand chose. C’est le champs même d’action de l’ostéopathie médicale. Ces douleurs correspondent à une dysfonction métamérique. Cette atteinte est soit directe soit secondaire aux contrôles supra spinaux. La difficulté pour nous médecins est le caractère purement clinique de son diagnostic. Associé à la douleur, le maître symptôme est la restriction de mobilité (j’immobilise ce qui fait mal) pour aboutir à un diagnostic dysfonctionnel. Sur le plan neurophysiologique, il est probable que tout se passe entre les afférences sensitives de la corne postérieure et les efférences motrices de la corne antérieure de la moelle. Les interneurones sont la clé de cette symptomatologie. A nous d’en faire la preuve scientifique. Elle manque encore de nos jours.
Le métamère est la clé de ce type de douleurs. On retrouve sous la dépendance de son innervation les trois structures qui servent à la fois au diagnostic et au traitement de ces « dysrégulations » :
Toutes les thérapeutiques manuelles qui sont la base du traitement de ces « dysfonctions métamériques » sont des réflexothérapies qui utilisent l’une de ces trois « entrées » pour modifier les boucles réflexes à l’origine de la douleur et de la restriction de mobilité.
L’enseignement universitaire français est basé sur l’apprentissage des lésions d’organes et leurs traitements. Il n’est pas usurpé de prétendre que c’est l’une des meilleures formations médicales au monde. Pourtant nous passons à coté d’un pan entier de la pathologie rencontrée quotidiennement dans chaque cabinet de consultation. Toute lésion entraine une adaptation fonctionnelle de l’organisme. Cette adaptation peut à son tour entrainer des douleurs et des restrictions de mouvement. C’est de cela et uniquement de cela qu’il s’agit en ostéopathie.
Pouvons nous encore nous passer d’un diagnostic complet qui prenne en compte ces deux approches ? Nous pensons que non et que les médecins d’aujourd’hui devraient tous apprendre une « écoute » de leurs patients en stéréo !
Depuis la loi santé de 2002, l’ostéopathie pratiqué par d’autres professionnels que les médecins ne relève plus de l’exercice illégal de la médecine. Quinze ans plus tard les patients plébiscitent largement ce type d’approche : 20 millions de consultations en ostéopathie par an !
De nos jours, en France on compte environs 30 000 « ostéopathes » répartis de façon inégale en ostéopathes exclusifs (env. 25000 plus de 60%), des kinésithérapeutes ostéopathes (env. 10000 soit 35%) et des médecins ostéopathes (1500 soit 5%).
Pour autant notre système gagnerait en sécurité et en efficacité en palliant à trois insuffisances :
L’ostéopathie ne concerne que le fonctionnel. Mais cette dimension est souvent prépondérante et la négliger laisse les médecins et leurs patients dans une véritable insuffisance de diagnostic !
Seule une écoute stéréophonique, prenant en compte le lésionnel et le fonctionnel aboutira à une prise en charge complète et une solution thérapeutique efficace pour le patient.
Cela permettrait aussi pas mal d’économies en terme d’examens complémentaires inutiles prescrits à la recherche d’un diagnostic qui se veut avant tout clinique!
Le métamère et sa neurophysiologie sont la base de cette approche fonctionnelle de la douleur.
Les neurosciences sont aujourd’hui focalisées sur les fonctions supérieures et cette recherche est indispensable aux progrès actuels. Mais ne négligeons pas ce qui se passe en périphérie à la base de nos adaptations au milieu qui nous entoure. Il faut développer la recherche pour que les médecins s’approprient autre chose que le réflexe myotatique à travers la percussion des réflexes ostéo tendineux comme aide au diagnostic neurologique de leurs patients.
A notre avis, si le lésionnel ne peut se passer du fonctionnel la réciproque est vraie. C’est un gage de sécurité et d’efficacité pour la patient.
La pathologie fonctionnelle ne peut se passer du diagnostic lésionnel. Envisager le contraire revient à remettre en question le fondement même de notre art médical qui repose sur le diagnostic !
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Dr François Dasque